Saigon, 1925–1945: De la “Belle colonie” à l’éclosion révolutionnaire ou la fin des dieux blancs – Philippe Franchini

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Au lendemain de la Grande Guerre, à l’heure où s’affirme la France coloniale, l’Indochine est le joyau de l’Empire et Saigon son emblème. “Perle de l’Extrême-Orient”, elle éclipse les autres villes de la région, même Hanoï, la capitale administrative au passé plus riche. À son apogée dans les années vingt, Saigon apporte ce qu’il faut d’exotisme et de chimères aux jeunes Français qui étouffent dans une métropole étriquée. Elle est bien la “Belle Colonie” où cohabitent et se mêlent différents peuples qui font ainsi l’épreuve du métissage. Miroir d’une France se voulant généreuse et dispensatrice de progrès, la “ville blanche” va nourrir en son sein l’agitation émancipatrice. Saigon la rouge naît dans le sillage du développement économique et réunit toutes les conditions qui vont permettre au mouvement révolutionnaire de s’étendre. L’occupant japonais finira de ruiner ce beau rêve d’harmonie et de délice. En 1945, la Belle Colonie se meurt.