Le mouvement ouvrier aux Etats Unis 1867-1967 – Guerin Daniel

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Engagements militants

Engagement anticolonialiste

Lors d’un voyage en Indochine, en 1930, où il découvrit la réalité coloniale, il profita de la traversée pour dévorer un nombre impressionnant de textes politiques allant de Proudhon à Marx en passant par Sorel. Il s’engagea dès ces années dans la lutte contre le colonialisme (Indochine, Liban…).

Daniel Guérin rompit avec le milieu bourgeois, s’installa à Belleville (quartier ouvrier de l’est de Paris), devint correcteur et commença à militer dans les années 1930 avec les syndicalistes révolutionnaires de la revue La Révolution prolétarienne de Pierre Monatte.

 

 

Le marxisme-libertaire

Guérin, qui à son retour des États-Unis étudia les œuvres complètes de Bakounine, s’éloigna peu à peu du marxisme orthodoxe durant la guerre pour se rapprocher de l’anarchisme. Il tenta de concilier ces deux tendances en envisageant la formation d’un courant marxiste libertaire : à partir de 1959 et de la publication de Jeunesse du socialisme libertaire, il chercha une voie nouvelle dans une synthèse de l’anarchisme et du marxisme. Il plaida pour concilier le meilleur de ces deux systèmes de pensée et publie Pour un marxisme libertaire puis À la recherche d’un communisme libertaire. Il écrivit par exemple dans Pour un marxisme libertaire : « La double faillite du réformisme et du stalinisme nous fait un devoir urgent de réconcilier la démocratie prolétarienne et le socialisme, la liberté et la révolution ». Il adhéra cependant au PSU, sans y militer, et en resta membre jusqu’en 1969. Dans une réunion publique à Marseille en 1969 il déclara parlant du PSOP que c’était « une sorte de PSU ».

Il demeura un acteur de la vie politique, notamment engagé dans le soutien à la révolution algérienne.

Guérin lutta également beaucoup pour la difficile intégration par le mouvement ouvrier de la question homosexuelle.

En 1969/1970 il participe à la constitution du Mouvement Communiste Libertaire (MCL), qui tente de regrouper plusieurs groupes dont ceux originaires des Cahiers de Mai, un rassemblement de militants de l’ancienne Fédération communiste libertaire (FCL) autour de Georges Fontenis (ancien secrétaire de la Fédération Anarchiste) et qui publiera le journal Guerre de Classes. Le MCL sera rejoint par un groupe issu d’une scission au sein de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) et deviendra ultérieurement l’« Organisation Communiste Libertaire » avant de disparaître (le sigle sera repris plus tard par une autre organisation à laquelle Daniel n’a pas appartenu).

Il rejoindra temporairement ensuite l’ORA, puis, de 1979 à sa mort en 1988, il fut militant de l’Union des travailleurs communistes libertaires, organisation dont est héritière l’actuelle Alternative libertaire.

 

 

L’historien

Daniel Guérin fut aussi historien. Il étudia principalement le mouvement social pendant la Révolution française à travers deux ouvrages : La Lutte des classes pendant la Première République en deux volumes publiés en 1947 et Bourgeois et bras nus. La guerre sociale sous la Révolution (1793-1795) publié en 1973.

Il fut également l’auteur de Ni Dieu, ni maître, une histoire et anthologie de l’anarchisme (1976).