Les Syndicats Contre La Revolution. PERET BENJAMIN ET MUNIS G.

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Cette étude du syndicalisme publiée en 1952 pour le première fois par le poète surréaliste Benjamin Péret et son ami G. Munis est une arme décisive pour comprendre le rôle néfaste joué par les syndicats depuis plus d’un siècle maintenant. Péret commence par faire un bref historique de la naissance des premiers syndicats ouvriers en France à la fin du XIXè siècle où ces derniers défendaient légitimement les intérêts de la classe des prolétaires nouvellement formée et qui était en voie d’obtenir une conscience critique radicale contre les exploiteurs en tout genre.
La première trahison des syndicats vint lors de la première guerre mondiale où ils se rangèrent du côté des capitalistes dans l’acceptation de la guerre au lieu de maintenir la position internationaliste de l’alliance de tous les prolétariats du monde contre les bourgeoisies qui avaient à cœur de mener les ouvriers et les paysans à l’abattoir.

Les syndicats se sont donc révélés comme les meilleurs partenaires (aujourd’hui on dit même “partenaires sociaux”) de la classe des exploiteurs. Au lieu de revendiquer et d’exiger l’abolition pure et simple du salariat, les syndicats ne font que négocier la longueur de la chaîne qui détruit la vie des travailleurs. De plus, leurs revendications, au lieu d’être plus dures contre la classe capitaliste, n’ont cessé de s’amollir, confinant au ridicule. Pas étonnant qu’aujourd’hui les syndicats soient désertés et que plus aucun travailleurs ne leur fassent confiance. Le syndicalisme n’a jamais été révolutionnaire, mais seulement réformiste. En période de révolution, le syndicat sera toujours un frein à la révolution et une aide précieuse à la classe capitaliste pour diviser au maximum la classe prolétaire.

Je ne résiste pas au plaisir de citer ce passage dans le texte de Munis qui est prémonitoire : “La bureaucratie stalinienne, mieux encore qu’aucune bourgeoisie, sait intensifier l’exploitation en accélérant le rythme du travail et en introduisant dans le prolétariat le plus grand nombre possible de catégories. C’est le moyen traditionnel du capitalisme pour stimuler la production, que de substituer à l’intérêt historique homogène du prolétariat une multiplicité d’intérêts hétérogènes immédiats, qui sont autant d’entraves à l’action révolutionnaire commune.”
On pourrait remplacer dans ce paragraphe “bureaucratie stalinienne” par “sociologie universitaire” et l’on aurait une belle mise à jour des stratégies employées par le Capital pour détruire les luttes du prolétariat unifié.

La solution est donc de dénoncer les syndicats comme police du Capital dans les usines et de les remplacer par des conseils ouvriers révolutionnaires dont le mot d’ordre serait : ABOLITION DU SALARIAT !
Voilà ce que nous font comprendre ici ces deux textes de Péret et Munis, d’une importance capitale, proprement révolutionnaire.